源泉徴収

Tax form

Hier, pendant que je préparais les documents pour renouveler mon visa, j’ai réalisé que j’aurais dû faire une déclaration d’impôts depuis mars dernier…

Le mois d’août bat maintenant son plein. Une torpeur gluante enveloppe la ville jour et nuit. Inutile donc, de dire que j’ai mal dormi, et la température. malheureusement, y a joué un moindre rôle.

Du coup, ce matin, armé d’une petite fiche de vocabulaire avec des termes aussi plaisants qu’impôt retenu à la source je suis aller affronter la bureaucratie.

Après quatre aller-retours qui incluaient deux bâtiments différents, je trouve enfin l’endroit approprié.

Craignant le pire, je m’attends à recevoir plusieurs pages bardées de runes et de devoir passer le reste de la journée à m’user la cornée sur des hiéroglyphes chinois.

Que nenni, une guide (plus attachés à leur face, les hommes sont moins enclins à interagir avec l’étranger) m’aide à remplir le formulaire pas à pas. Embarrassé par mon retard, je ne veux pas abuser sur les déductions fiscales, mais elle insiste à plusieurs reprises pour que j’en rajoute, ce même sans avoir de quittances en ma possession.

Résultat des courses: en un peu plus d’une heure la déclaration est bouclée sans aucune amende. Soulagé, je remercie profusément l’âme qui m’a retirée de ce pétrin avec les courbettes d’usage et sors de l’office des impôts le coeur léger.

Accompagné par le chant de cigales, je me dirige vers mon appartement pour échapper à la chaleur étouffante. Avançant de façon à passer le plus de temps dans les zones ombres, je contraste l’événement tel qu’il s’est passé et tel que je l’imaginais: la différence est flagrante.

Bien souvent, la réalité s’accommode peu des fantaisies de nos cerveaux. Moins hyperbolique, plus terre à terre, elle réussi néanmoins à nous surprendre. A maintes reprises, elle démontre la futilité de passer son temps à fuir les fantômes de notre esprit, la frivolité de pourchasser les mirages conjurés par notre pensée. Banale diront certains, la réalité est avant tout ordinaire. Ou comme le dit un précepte Zen:

“Avant l’éveil, coupe du bois et va chercher de l’eau. Après l’éveil, coupe du bois et va chercher de l’eau.”

10 août 2019